Le Puy du Fou, c'est de la folie !
C'est ce que l'on serait tenté de dire pour exprimer tout ce qu'on peut ressentir à travers notre périple au cœur de cet immense parc d'attraction de 50 hectares. Tout y semble démesuré, grandiose !
Dès que l'on descend du car, tôt dans la matinée, c'est une marée humaine qui nous entraîne jusqu'aux postes de contrôle. Alors on commence à se poser des questions. Comment va pouvoir être canalisé ce flot de personnes parmi les différentes prestations proposées ? La solution c'est d'être bien dirigés, bien organisés avec des concordances d'horaires bien calculées. Et là, nous avons apprécié l'expérience de notre chauffeur, employé par la société des « Cars PONS ». Il fût pour nous un guide talentueux et précieux par ses conseils.
Avec le club de Sérignan « les cigales » nous étions une cinquantaine, un peu fébriles ce jeudi 21 août 2025. Ce n'est pas la meilleure période puisque c'est celle des vacances d'été avec une forte participation des familles. Et pourtant tout s'est bien déroulé en commençant par la renaissance du château du Puy du Fou.
Pas si fous que ça les châtelains et les habitants des environs. En latin ces lieux étaient nommés « Podium Fagus » c'est à dire « colline du hêtre ». Après les romains, le mot podium est devenu « puy » et le mot fagus prononcé « fou ». Ainsi va l'évolution du langage.
Là, nous avons ressenti nos premières émotions en traversant la salle des chevaliers en armure nous présentant au passage leurs armes et leurs bannières « d'époque ».
Le spectacle des mousquetaires, gigantesque par les fresques, les duels à l'épée, les chevauchées réelles et toute la machinerie, nous a bien diverti avant d'aller prendre le repas dans une brasserie style 1900 avec les serveuses habillées à la mode du siècle.

Émotion renouvelée quand il nous fallut traverser le fac-similé d'une tranchée pendant la bataille de Verdun. Le bruit des canons, les tremblements produits par les explosions d'obus, l'ennui des soldats, leur souffrance dans l'infirmerie ambulatoire, leurs interpellations angoissées, tout était d'un réalisme glacial. Puis soudain le silence, une nuit étoilée et en fond sonore le cantique de Noël « Silent Night ».
C'est la trêve qui a été réellement vécue et observée par les soldats français et allemands pendant la nuit de Noël en 1917. Pour cela, l'armée française a sanctionné ses soldats.
Plus distrayant était « Le Mime et l’Étoile ». Ce spectacle a reçu le titre de « meilleur spectacle au monde » en 2023 à Vienne et en 2024 à Hollywood. C'est un hommage à l'art du cirque et du cinéma muet qui est rendu grâce à une machinerie époustouflante. Décrire dans ces lignes l'atmosphère de l'époque avec des décors qui défilent sous nos yeux à une allure vertigineuse et la prestation des artistes, c'est une gageure !

L'épopée de CHARETTE de LA CONTRIE, de basse noblesse vendéenne, ancien lieutenant de vaisseaux de la Marine Royale, vainqueur des Anglais pour l'indépendance des États-Unis, est évoquée pendant la révolte des « Chouans » sous le titre « Le dernier panache ».
La salle du spectacle tourne autour d'un écran concave géant où sont bien restituées les batailles navales et terrestres. Les vendéens, comme beaucoup d'autres provinciaux, se sont soulevés contre la Convention de la République quand elle a instauré la conscription obligatoire. La population française, d'origine rurale en fort pourcentage, voyait d'un mauvais œil partir sa jeunesse pour la guerre ou le service militaire. En Vendée, la religion était bien implantée et les massacres des prêtres réfractaires choquaient et révoltaient les catholiques pratiquants. Ils demandèrent au lieutenant CHARETTE de prendre la tête de « l'Armée Catholique et Royale ». D'où une répression plus forte et plus sanglante que dans les autres provinces qui furent, elles, plus vites circonscrites.
Le mystère du naufrage de l'expédition scientifique, commandée par LOUIS XVI, sous la responsabilité du capitaine De la PEROUSE, nous a donné un aperçu de l'angoisse que peuvent ressentir les marins d'un navire qui prend l'eau de tous bords
Les vendéens n'ont pas échappé aux invasions des Vikings, magistralement restituées grâce à deux immenses Drakkars dont un qui surgit de nulle part et l'autre du plus profond d'une rivière. La légende veut que l'apparition de ST PHILIBERT terrorise les vikings qui se convertissent aussitôt au christianisme.
Après s'être restaurés, il nous a fallu attendre deux heures de temps pour assister à une féerie pyrotechnique sur un lac, par une nuit sans lune. Des jets d'eaux et de feu ont accompagné une noce lumineuse et romantique aux sons de musiques classiques des classiques. « Les noces de feu » tel était le titre de ce spectacle qui reçut le prix de « meilleur spectacle de l'année » en 2020 à Londres.
Le lendemain, vendredi 22, c'est accompagné d'une foule encore plus nombreuse que la veille qu'il nous fallut compléter notre périple à travers les faits héroïques des héros qui ont façonné l'Histoire sur le sol vendéen avec toujours le même fil conducteur : les valeurs de la chevalerie, à travers les siècles et les légendes, pour servir la population, le pays et la Patrie.
C'était « le secret de la lance », celle de « JEANNE D’ARC », confiée, paraît-il, par l'archange ST MICHEL.
Le service de la fauconnerie avec à son actif près de 2 300 espèces de toutes beauté nous ont présenté « le ballet des oiseaux fantômes » avec un envol final impressionnant de technique et de poésie. Une centaine de rapaces de toutes espèces ont tournoyé au-dessus de nos têtes en nous frôlant parfois de leurs grandes envergures.
Toujours dans la légende, celle du roi ARTHUR, est un nouveau spectacle tout aussi impressionnant, avec une machinerie aquatique qui restitue les mystères du lac des dames et de LANCELOT.
Le « premier royaume » nous rappelle le baptême de CLOVIS à Reims ainsi que les fameuses injonctions de l’évêque ST REMI : « ...incline toi fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré ».
L'apogée de la visite fut certainement « Le signe du triomphe » avec la course de chars attelés dans les arènes romaines merveilleusement reconstituées, pouvant contenir jusqu'à 6000 places.
Impressionnant ces quatre attelages tirés par quatre chevaux lancés au grand galop. A cette occasion les organisateurs nous rappellent que les 2 200 animaux qui animent le parc d'attraction sont bien nourris et bien traités.
Le spectacle a continué pendant le souper au restaurant de « la Madelon ».
Un repas fin servi par les danseurs en tenue de garçons de café ou par les danseuses habillées en soubrette. Une truculente comédie musicale a su égayer notre repas.
Le public, debout, ne cesse d'applaudir que lorsque les lumières s'éteignent.
Le puy du Fou restera dans nos mémoires un puits de connaissances, d'émotions et de plaisir.
Paul BOISSET
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