Découverte et remue-méninges, telles étaient les
motivations de Jacky Canto et de Michel Fassy qui ont bien voulu, pour la
première fois au foyer des Séniors des Hauts Cantons, organiser un rallye dans
notre belle région. Quarante personnes ont répondu à cette proposition et se
sont présentées au local, place Cot, en ce vendredi 5 juin 2015 à 8 h pour
recevoir café et croissants, et surtout la feuille de route ponctuée d'énigmes
et de citations pour reconnaître le circuit à suivre tout au long de la
journée.
Saint de glace et marque de produits laitiers, St
Gervais était la base de départ qu'il fallait trouver. Les habitants de cette
vieille ville, à la fraîcheur du matin, étaient surpris de voir autant de gens
déferler dans les rues pour leur réclamer la symbolique du blason de leur ville
et de leur conter la légende du « pont de l'amour ». Queue du diable
et pattes de lion, châtelain et châtelaine amoureux empruntant un pont en
cachette pour se retrouver, la poésie et le romantisme étaient au rendez-vous
pour le départ de cette belle aventure. Le col de la croix de Mounis et les
falaises d'Orque ont rappelé, si besoin était, la beauté du paysage en
agrémentant cette partie du circuit sous un ciel qui ne pouvait pas être plus
lumineux en ce mois où les nuits sont les plus courtes.
Mais personne a manqué celui du
restaurant situé au cœur de la ville. Après avoir apprécié la charcuterie de
Lacaune, la blanquette de veau ou les encornets farcis, la visite du quartier
historique de la ville nous était imposée pour répondre au questionnaire.
Il
reste peu de vestiges, mais des panneaux nous aident à imaginer cette époque
médiévale où les Trencavel se plaisaient à venir goûter la fraicheur des lieux
en été dans cette région au climat différent à celui de la fournaise de
Carcassonne.
Voyager dans le temps et dans notre imaginaire voilà
une autre forme possible de plaisir grâce à ce rallye. Avant le retour, visite
d'une grande charcuterie où 2800 porcs trépassés chaque année sont conditionnés
pour notre plaisir et notre survie dans toutes les formes de conditionnement
prévues et connues de cet art gastronomique. Pour bien manger il faut bien
préparer. Toutes les différences entre la pratique industrielle et artisanale
nous fut révélée. Nous avons également appris que la fameuse
« rosette », saucisson pointu qu'on associe à la ville de Lyon, n'a
rien à voir avec la légion d'honneur. Son appellation est due à sa fabrication
qui est faîte avec la partie terminale de l'intestin du porc. Comprenne qui
pourra.
Un des plus beaux villages de France,
Fraisse-sur-Agout, ne pouvait être évité. Hêtre ou pas hêtre ? Combien de
touristes qui traversent ce village fleuri (4fleurs) sont allés auprès de cet
« arbre de la Jasse » plusieurs fois séculaire que l'on peut admirer
par en dessous et qui se dresse majestueusement ? Peu d'amateurs de la
botanique restent insensibles à tant de beauté. Merci aux organisateurs de nous
l'avoir signalé. Plus loin, c'est une émotion plus intense qui nous attend au
col de Fonfroide. Sur la route, la raideur des pentes et des lacets incite les
sportifs à rendre hommage aux cyclistes du Tour de France qui ont parfois souffert en ces lieux sous la
chaleur de l'été. Mais si l'on s'arrête au sommet du col, un monument évoque
des souffrances bien plus atroces, celles des déportés dans les camps d'extermination
établis par les nazis. Un maquis important était organisé près de cet endroit.
C'est la raison pour laquelle un monument sobre mais émouvant a été érigé.
Nichée dans un mur de pierres, une urne contient des cendres de personnes
déportées, des fragments de barbelés et de piquets en bois. Puis l'inscription
du nom des martyrs de la région. En face, sur un panneau, une citation de
l'anarchiste Elysée Reclus nous rappelle une triste réalité: « Là où le
sol s'est enlaidi, là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations
s'éteignent, les esprits s'appauvrissent, la routine et la servilité s'empare
des âmes et les disposent à la torpeur et à la mort ». Merci à ceux qui
ont refusé la servilité au péril de leur vie!
Après le recueillement, descente sur Olargues et
visite de la cité historique, mine d'or pour un questionnaire de rallye.
Un
petit clin d'œil à Eiffel en passant près du pont et direction de Colombières
avec sa tour carrée. La cloche du clocher de son église a cette particularité :
elle se situe à la place du coq habituel qui sert souvent de girouette. Avant de rentrer au foyer pour dépouiller les
questionnaires, arrêt au Poujols s/Orb pour découvrir le « monument aux
vivants » en opposition au monument aux morts, puis à Lamalou-les-Bains
devant le monument dédié au professeur Charcot, pionnier dans la recherche sur
les maladies neurologiques.
Un certain nombre de participants accusaient à l'arrivée une certaine fatigue, justifiée par l'intensité de la journée et de la chaleur climatique. Mais le « remue-méninges » n'était pas terminé pour autant. Un « Quiz » sur la ville de Bédarieux nous attendait avec des questions sur les évènements passés, des noms de personnages célèbres, des noms de rues pittoresques, des lieux insolites. De quoi donner le tournis à tous ceux qui se sont exilés dans cette ville pour y passer leur retraite et même à certains qui croyaient pourtant à la profondeur de leurs racines.
La fraîcheur de l'apéritif et de l'eau pétillante de
la Salvetat est venue apaiser notre soif de liquide. La soif de nos connaissances,
elle, s'était largement désaltérée au cours de nos visites. Les organisateurs,
Jacky et Michel furent congratulés et
félicités pour l'ampleur du sérieux de leurs efforts. Largement
« ralliés » à leur cause, les
participants ont demandé, à l'unanimité, de renouveler l'expérience.
Paul BOISSET
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