dimanche 7 juin 2015

Ravis du Rallye



Découverte et remue-méninges, telles étaient les motivations de Jacky Canto et de Michel Fassy qui ont bien voulu, pour la première fois au foyer des Séniors des Hauts Cantons, organiser un rallye dans notre belle région. Quarante personnes ont répondu à cette proposition et se sont présentées au local, place Cot, en ce vendredi 5 juin 2015 à 8 h pour recevoir café et croissants, et surtout la feuille de route ponctuée d'énigmes et de citations pour reconnaître le circuit à suivre tout au long de la journée.
Saint de glace et marque de produits laitiers, St Gervais était la base de départ qu'il fallait trouver. Les habitants de cette vieille ville, à la fraîcheur du matin, étaient surpris de voir autant de gens déferler dans les rues pour leur réclamer la symbolique du blason de leur ville et de leur conter la légende du « pont de l'amour ». Queue du diable et pattes de lion, châtelain et châtelaine amoureux empruntant un pont en cachette pour se retrouver, la poésie et le romantisme étaient au rendez-vous pour le départ de cette belle aventure. Le col de la croix de Mounis et les falaises d'Orque ont rappelé, si besoin était, la beauté du paysage en agrémentant cette partie du circuit sous un ciel qui ne pouvait pas être plus lumineux en ce mois où les nuits sont les plus courtes.
Murat-sur-Vèbre, une étape du pèlerinage de Compostelle, nous a rappelé que d'autres randonneurs cherchent aussi, à leur façon, une certaine félicité et une joie intérieure. Auparavant nous avions traversé un pont, haut-lieu d'un fait de résistance, où la Croix de Lorraine symbolise une autre forme d'idéal. Après avoir vu les beaux restes des lavoirs des lavandières d'antan, c'est le barrage du lac de Laouzas qui nous attendait pour nous faire admirer le bleu de son étendue dans son écrin de verdure. Répondre au questionnaire était facile, tout était inscrit sur le panneau. Fallait-il encore y parvenir. Déjà des retards se manifestaient car certains étaient perdus à cause des indications qui pouvaient nous égarer. Tout le monde n'était donc pas au rendez-vous pour la visite de l'usine d'embouteillage de l'eau minérale de « la Salvetat ». 

 
 
Mais personne a manqué celui du restaurant situé au cœur de la ville. Après avoir apprécié la charcuterie de Lacaune, la blanquette de veau ou les encornets farcis, la visite du quartier historique de la ville nous était imposée pour répondre au questionnaire. 
 

Il reste peu de vestiges, mais des panneaux nous aident à imaginer cette époque médiévale où les Trencavel se plaisaient à venir goûter la fraicheur des lieux en été dans cette région au climat différent à celui de la fournaise de Carcassonne.
 
 

Voyager dans le temps et dans notre imaginaire voilà une autre forme possible de plaisir grâce à ce rallye. Avant le retour, visite d'une grande charcuterie où 2800 porcs trépassés chaque année sont conditionnés pour notre plaisir et notre survie dans toutes les formes de conditionnement prévues et connues de cet art gastronomique. Pour bien manger il faut bien préparer. Toutes les différences entre la pratique industrielle et artisanale nous fut révélée. Nous avons également appris que la fameuse « rosette », saucisson pointu qu'on associe à la ville de Lyon, n'a rien à voir avec la légion d'honneur. Son appellation est due à sa fabrication qui est faîte avec la partie terminale de l'intestin du porc. Comprenne qui pourra.

 

Un des plus beaux villages de France, Fraisse-sur-Agout, ne pouvait être évité. Hêtre ou pas hêtre ? Combien de touristes qui traversent ce village fleuri (4fleurs) sont allés auprès de cet « arbre de la Jasse » plusieurs fois séculaire que l'on peut admirer par en dessous et qui se dresse majestueusement ? Peu d'amateurs de la botanique restent insensibles à tant de beauté. Merci aux organisateurs de nous l'avoir signalé. Plus loin, c'est une émotion plus intense qui nous attend au col de Fonfroide. Sur la route, la raideur des pentes et des lacets incite les sportifs à rendre hommage aux cyclistes du Tour de France qui  ont parfois souffert en ces lieux sous la chaleur de l'été. Mais si l'on s'arrête au sommet du col, un monument évoque des souffrances bien plus atroces, celles des déportés dans les camps d'extermination établis par les nazis. Un maquis important était organisé près de cet endroit. C'est la raison pour laquelle un monument sobre mais émouvant a été érigé. Nichée dans un mur de pierres, une urne contient des cendres de personnes déportées, des fragments de barbelés et de piquets en bois. Puis l'inscription du nom des martyrs de la région. En face, sur un panneau, une citation de l'anarchiste Elysée Reclus nous rappelle une triste réalité: « Là où le sol s'est enlaidi, là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s'éteignent, les esprits s'appauvrissent, la routine et la servilité s'empare des âmes et les disposent à la torpeur et à la mort ». Merci à ceux qui ont refusé la servilité au péril de leur vie!
Après le recueillement, descente sur Olargues et visite de la cité historique, mine d'or pour un questionnaire de rallye. 
 
 
Un petit clin d'œil à Eiffel en passant près du pont et direction de Colombières avec sa tour carrée. La cloche du clocher de son église a cette particularité : elle se situe à la place du coq habituel qui sert souvent de girouette.  Avant de rentrer au foyer pour dépouiller les questionnaires, arrêt au Poujols s/Orb pour découvrir le « monument aux vivants » en opposition au monument aux morts, puis à Lamalou-les-Bains devant le monument dédié au professeur Charcot, pionnier dans la recherche sur les maladies neurologiques.



 

Un certain nombre de participants accusaient à l'arrivée une certaine fatigue, justifiée par l'intensité de la journée et de la chaleur climatique. Mais le « remue-méninges » n'était pas terminé pour autant. Un « Quiz » sur la ville de Bédarieux nous attendait avec des questions sur les évènements passés, des noms de personnages célèbres, des noms de rues pittoresques, des lieux insolites. De quoi donner le tournis à tous ceux qui se sont exilés dans cette ville pour y passer leur retraite et même à certains qui croyaient pourtant à la profondeur de leurs racines.
La fraîcheur de l'apéritif et de l'eau pétillante de la Salvetat est venue apaiser notre soif de liquide. La soif de nos connaissances, elle, s'était largement désaltérée au cours de nos visites. Les organisateurs, Jacky et Michel furent  congratulés et félicités pour l'ampleur du sérieux de leurs efforts. Largement « ralliés »  à leur cause, les participants ont demandé, à l'unanimité, de renouveler l'expérience.

Paul BOISSET
 





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire