Il est de bon ton, pour ne pas dire à la mode, de
puiser dans les trésors de sagesse qui nous ont été légués depuis la nuit des
temps dans les pays de l'extrême-Orient. Nous nous plaisons à citer, entre
autres, Confucius ou Lao Tseu. L'histoire que nous vous allons conter
proviendrait paraît-il de ces lointaines contrées. Mais, mondialisation oblige,
elle pourrait très bien avoir eu pour cadre et décors les Causses pierreux ou
les garrigues de nos Hauts Cantons. Pour donner de la profondeur à nos propos,
notre ami Gérard Cauvi pourrait aussi nous les traduire en Occitan comme il
sait si bien le faire dans la revue bien connue des « échos » de ces
mêmes lieux.
Il était donc une fois, un vieux fermier qui avait
légué ses arpents quelque peu arides à ses fils. Il s'apprêtait à s'adonner à
la quiétude d'un repos tardif mais mérité, quand ses fils viennent se plaindre
à lui de leur condition.
- « Nous n'avons pas assez de surfaces
cultivables, seuls nos troupeaux nous sont profitables mais nous avons du mal à
les protéger des prédateurs et des brigands de tous poils. Nous n'avons que nos
bâtons de bergers pour nous défendre des pillages. Nous allons à notre
ruine. »
Le vieillard essaya d'expliquer à ses fils qu'avec un
simple bâton on pouvait combattre vaillamment si l'on savait bien le manier.
Alors furieux, l'un deux s'avança, prit son bâton, et de rage le brisa en deux
sur son genou et, de dépit, le jeta aux pieds de son père. Alors, silencieux,
le vieil homme se leva et alla chercher les autres bâtons que tenaient ses autres fils. Il les réunit dans sa main
et les présenta à celui qui avait manifesté son courroux. Il lui dit :
- « Maintenant essaye de les briser ensemble
sur ton genou ». Il n'en fallut pas dire plus pour que tous comprennent
qu'il valait mieux qu'ils unissent leurs terres, leurs forces et leur courage
plutôt que de pleurnicher.
Voilà ce que pourrait nous inspirer cette décision
préfectorale d'intercommunalité qui réunit les cantons de Bédarieux, de St
Gervais sur Mare et de Lunas. Mais, nous pouvons aussi ajouter que les
adhérents du foyer Henri Verdaguer ont depuis longtemps rassemblé leurs bâtons
de vieillesse ou ceux de randonneurs, car parmi les 420 adhérents que compte
cette association, 328 d'entre eux sont de Bédarieux, 69 viennent du Canton de
St Gervais et 16 du canton de Lunas. Pour élargir notre rayonnement, 7 autres
personnes appartiennent à des horizons divers.
Voilà ce que nous voulions souligner, histoire d'avoir
entre nous une conversation... à bâtons rompus!
Paul Boisset
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