jeudi 13 septembre 2012

Le Foyer Verdaguer à la recherche des TEMPLIERS



Les templiers : ils nous évoquent les croisades, Jérusalem, la gloire puis les défaites avec leur retour et leur installation en Europe. Puissants, riches, jalousés, finalement arrêtés par Philippe le Bel, emprisonnés, torturés, accusés et brûlés sur les bûchers. Là ce fut la fameuse malédiction de Jacques de Molay le dernier Grand Maître de l'Ordre du Temple à l'adresse du roi de France et à sa descendance, celle qui a inspiré Maurice Druon pour sa fameuse saga « Les Rois Maudits ». De quoi fasciner non ? Amoureux de l'Histoire avec un grand « H » ou des petites histoires racontées jadis dans les veillées, quarante cinq participants partirent à l'assaut des citadelles templières de « la Cavalerie » et de « Ste Eulalie de Cernon », dans l'Aveyron, le 7 septembre 2012, à l'initiative du foyer Verdaguer de Bédarieux.
Installée sur le plateau du Larzac, « La Cavalerie » fait bonne impression par la dimension de ses remparts entièrement restaurés et par l'entretien impeccable de ses rues et de ses monuments. Le village n'étant pas classé, ce sont ses habitants qui ont été à l'initiative de ce grand chantier de restauration en finançant eux-même les travaux. La visite est de courte durée et Colette grâce à sa voix puissante de Stentor rameute les troupes pour aborder la prochaine étape ; Sainte Eulalie de Cernon qui, jusqu'au XIIème siècle, constituait l'unique commanderie du Rouergue. Un guide attend les visiteurs pour situer historiquement les lieux à découvrir.
L'église : elle fut cédée aux templiers par l'abbaye de gellone à St Guilhem le Désert, au XIIème siècle, contre une rente annuelle. Ils la reconstruiront plus tard, après s'être dégagés de la rente, quand ils prendront possession des terres qui environnent la ville. C'est Raymond Béranger IV, roi d'Aragon, comte de Millau et de Barcelone qui leur fit cette extraordinaire donation et les autorisa à construire et à se fortifier. Les templiers y resteront jusqu'en 1307, jour de leur arrestation. Leurs frères Hospitaliers prendront la succession et marqueront de leur empreinte l'architecture de la commanderie jusqu'au 18ème siècle.
La cour intérieure reflète les différentes facettes de la vie intra-muros : agricole, religieuse, communautaire. L'activité principale de Sainte Eulalie était surtout à vocation rurale. Mais les templiers nourrissaient sans cesse le projet de retourner conquérir la Terre Sainte, d'où le conflit avec Philippe le Bel.
La salle des fresques, la chambre des capucins, le dortoir des moines, la grande salle de la commanderie semblent avoir révélé leurs derniers secrets à notre guide qui se fait un plaisir de nous en faire part.
L'intrusion dans le passé ne nous fait pas oublier les impératifs du présent. Au bord du Cernon, dans un site calme et reposant, après avoir bu le Kir traditionnel, façon Verdaguer, il nous faut tirer les provisions du sac. Les agapes terminées, les parlottes, les parties de pétanque, de carte ou la sieste réparatrice permettent d'attendre la suite du programme. Direction la gare de Ste Eulalie pour prendre le départ des vélos rails. Tout le monde découvre ces étonnantes machines que sont ces petits wagonnets à découvert,  munis de pédaliers situés sous les deux sièges avant. Le parcours choisi comprend 99% de descente à l'aller ce qui sous entend que le retour comprend 99% de montée. Mais on nous rassure en nous informant qu'une ancienne draisine SNCF tractera les vélos rails à notre place.
Ce parcours est aménagé sur l'ancienne voie ferrée SNCF qui reliait Tournemire au Vigan sur 61 km, inauguré en 1896. Son exploitation est arrêtée en 1954 par manque de rentabilité. La voie est reconditionnée par l'armée dans le cadre du projet d'extension du camp du Larzac en 1977. Le Président François Mitterand renonce au projet d'extension du camp, provoquant ainsi l'abandon de cette voie ferrée pourtant entièrement rénovée. C'est à la fin de la décennie suivante que l'imagination du fondateur Jean-Paul Austruy, un Millavois, nous amène à la renaissance de ce patrimoine exceptionnel. Après ces quelques rappels historiques et quelques explications techniques sur les distances de sécurité et le freinage, nous franchissons quatre tunnels, trois viaducs insérés dans une vue panoramique ouverte sur les villages de Lapanouse de Cernon et La Bastide Pradines et les Gorges du Cernon. Les 8 km de descente nous amènent à la gare de La Bastide Pradines, terminus de notre séance de pédalage. Pour le retour, nous prenons place dans un wagon type baignoire aménagé en transport de passagers.



Notre chauffeur, Marc, qui nous ramène à Bédarieux, nous fait part de sa joie d'avoir passé une très bonne journée en notre compagnie, joie partagée par l'ensemble du groupe qui pose la question : « A quand la prochaine ? »

Article écrit par J. Canto, mis en forme et retouché par P. Boisset

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