Les templiers : ils nous
évoquent les croisades, Jérusalem, la gloire puis les défaites avec leur retour
et leur installation en Europe. Puissants, riches, jalousés, finalement arrêtés
par Philippe le Bel, emprisonnés, torturés, accusés et brûlés sur les bûchers.
Là ce fut la fameuse malédiction de Jacques de Molay le dernier Grand Maître de
l'Ordre du Temple à l'adresse du roi de France et à sa descendance, celle qui a
inspiré Maurice Druon pour sa fameuse saga « Les Rois Maudits ».
De quoi fasciner non ? Amoureux de l'Histoire avec un
grand « H » ou des petites histoires racontées jadis dans les
veillées, quarante cinq participants partirent à l'assaut des citadelles templières
de « la Cavalerie » et de « Ste Eulalie de Cernon », dans
l'Aveyron, le 7 septembre 2012, à l'initiative du foyer Verdaguer de Bédarieux.
Installée sur le
plateau du Larzac, « La Cavalerie » fait bonne impression par la
dimension de ses remparts entièrement restaurés et par l'entretien impeccable
de ses rues et de ses monuments. Le village n'étant pas classé, ce sont ses
habitants qui ont été à l'initiative de ce grand chantier de restauration en
finançant eux-même les travaux. La visite est de courte durée et Colette grâce
à sa voix puissante de Stentor rameute les troupes pour aborder la prochaine
étape ; Sainte Eulalie de Cernon qui, jusqu'au XIIème siècle, constituait
l'unique commanderie du Rouergue. Un guide attend les visiteurs pour situer
historiquement les lieux à découvrir.
L'église : elle fut cédée
aux templiers par l'abbaye de gellone à St Guilhem le Désert, au XIIème siècle,
contre une rente annuelle. Ils la reconstruiront plus tard, après s'être
dégagés de la rente, quand ils prendront possession des terres qui environnent
la ville. C'est Raymond Béranger IV, roi d'Aragon, comte de Millau et de
Barcelone qui leur fit cette extraordinaire donation et les autorisa à
construire et à se fortifier. Les templiers y resteront jusqu'en 1307, jour de
leur arrestation. Leurs frères Hospitaliers prendront la succession et
marqueront de leur empreinte l'architecture de la commanderie jusqu'au 18ème
siècle.
La cour
intérieure reflète les différentes facettes de la vie intra-muros : agricole,
religieuse, communautaire. L'activité principale de Sainte Eulalie était
surtout à vocation rurale. Mais les templiers nourrissaient sans cesse le
projet de retourner conquérir la Terre Sainte, d'où le conflit avec Philippe le
Bel.
La salle des
fresques, la chambre des capucins, le dortoir des moines, la grande salle de la
commanderie semblent avoir révélé leurs derniers secrets à notre guide qui se
fait un plaisir de nous en faire part.
L'intrusion dans
le passé ne nous fait pas oublier les impératifs du présent. Au bord du Cernon,
dans un site calme et reposant, après avoir bu le Kir traditionnel, façon
Verdaguer, il nous faut tirer les provisions du sac. Les agapes terminées, les
parlottes, les parties de pétanque, de carte ou la sieste réparatrice
permettent d'attendre la suite du programme. Direction la gare de Ste Eulalie
pour prendre le départ des vélos rails. Tout le monde découvre ces étonnantes
machines que sont ces petits wagonnets à découvert, munis de pédaliers situés sous les deux
sièges avant. Le parcours choisi comprend 99% de descente à l'aller ce qui sous
entend que le retour comprend 99% de montée. Mais on nous rassure en nous
informant qu'une ancienne draisine SNCF tractera les vélos rails à notre place.
Ce parcours est
aménagé sur l'ancienne voie ferrée SNCF qui reliait Tournemire au Vigan sur 61
km, inauguré en 1896. Son exploitation est arrêtée en 1954 par manque de
rentabilité. La voie est reconditionnée par l'armée dans le cadre du projet
d'extension du camp du Larzac en 1977. Le Président François Mitterand renonce
au projet d'extension du camp, provoquant ainsi l'abandon de cette voie ferrée
pourtant entièrement rénovée. C'est à la fin de la décennie suivante que
l'imagination du fondateur Jean-Paul Austruy, un Millavois, nous amène à la
renaissance de ce patrimoine exceptionnel. Après ces quelques rappels
historiques et quelques explications techniques sur les distances de sécurité
et le freinage, nous franchissons quatre tunnels, trois viaducs insérés dans
une vue panoramique ouverte sur les villages de Lapanouse de Cernon et La
Bastide Pradines et les Gorges du Cernon. Les 8 km de descente nous amènent à
la gare de La Bastide Pradines, terminus de notre séance de pédalage. Pour le
retour, nous prenons place dans un wagon type baignoire aménagé en transport de
passagers.

Notre chauffeur,
Marc, qui nous ramène à Bédarieux, nous fait part de sa joie d'avoir passé une
très bonne journée en notre compagnie, joie partagée par l'ensemble du groupe
qui pose la question : « A quand la prochaine ? »
Article écrit par J. Canto, mis en forme et retouché par P. Boisset
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