C'est
une douzaine de participants qui partirent le 09 mai 2024 pour découvrir l'île
de la beauté et de l'amour. C'est à dire Chypre, là où, parait-il, fût née la
déesse Aphrodite pour les grecs, Vénus pour les romains. Elle apparut
entièrement nue dans l'écume des vagues selon la mythologie grecque.
L'aéroport
n'était pas loin puisque c'est celui de Béziers qui nous a invité à nous
embarquer pour quatre heures de vol jusqu'à Chypre. L'arrivée fut un peu plus
mouvementée. Cinq cars attendaient les passagers de l'avion pour
l'hôtel « At Herbal » dans la station balnéaire de Protaras.
L'inconvénient est que ne savions pas qu'ils allaient dans la même direction,
d'où un cafouillage monumental dû au manque total de communication. A Chypre si
vous ne parlez pas anglais, point de salut.
Mais
à l'arrivée, lors de la découverte du confort et de l'emplacement rêvé de
l'hôtel, l'incident fût vite oublié.
Heureusement, les organisateurs avaient
prévu beaucoup de matinées libres où l'on pouvait apprécier, sur nos belles
terrasses, le lever du soleil sur la mer.
Après un bon petit déjeuner avec
buffet à volonté, nous pouvions bénéficier soit de la piscine en plein air avec
bains de soleil, soit de la promenade sur le littoral qui se trouve à 200m de
l'hôtel ou simplement se baigner aux plages situées dans diverses petites
criques avec une eau très tempérée. Et si ça ne suffisait pas à notre bonheur,
nous pouvions aller au Spa ou à la salle de sport.
La
première de nos visites fût réservée à Nicosie, capitale de l'île et seule
ville au monde coupée en deux par un mur de séparation, comme l'était Berlin
avant 1989.
En effet après une domination byzantine et vénitienne, c'est
l'empire turc des ottomans qui s'empare de Chypre. Les chypriotes, malgré la
tentative de conversion islamique des occupants, demeurent attachés à la
civilisation grecque des origines et à la religion chrétienne orthodoxe.
En
1878, les anglais qui veulent contrôler le canal de Suez, situé tout près, en
face de l'île, négocient avec les ottomans pour occuper pacifiquement Chypre.
Ces derniers acceptent à condition de garder leur prérogative de gouvernance.
Lors de la première guerre mondiale, l'empire ottoman s'allie avec l'Allemagne.
Mauvaise pioche, après la capitulation allemande, l'empire ottoman s'écroule et
l’Angleterre gouverne Chypre jusqu'à l'indépendance et la proclamation de la
République de Chypre en 1960, reconnue par l'ONU et la communauté
internationale.
Mais
en 1964, une guerre civile a éclaté entre les pro-turcs et les pro-grecs. Le
régime dictatorial grecque des « colonels » renverse le gouvernement
de Chypre. Profitant de la confusion et sous prétexte de protéger leurs
ressortissants, en 1974, la Turquie lance l'opération Attila. Elle envahit et
occupe le territoire au nord de l’île. Les chypriotes chrétiens quittent
massivement leurs habitations pour aller au sud (250 000) . Ceux qui sont de
confession musulmane font l'inverse et partent pour le nord (40 000). On peut
voir, au delà de la ligne de démarcation de l'ONU, des villes fantômes
inhabitées, envahies par la végétation.
Cette partie de l'île occupée n'est toujours pas reconnue par la
communauté internationale et dépend uniquement d'Ankara.
Dans
cette partie de la méditerranée qu'on appelle le Bassin Levantin, carrefour
entre l'Europe, l'Afrique et l'Asie, il existe des gisements d’hydrocarbures
qui seront exploitables dans cinq ans dans les zones maritimes du Liban, de la
Syrie, de l’Égypte, d'Israël et... de Chypre. Pas dans celles de la Turquie.
Sinon
que dire de nos visites ? Pas grand-chose en vérité. Il nous fallait
parfois beaucoup de temps en bus pour quelques musées paléolithiques, des
églises ou monastères orthodoxes, une mosquée, des stations balnéaires,
quelques vestiges au temple d'Apollon, tout cela avec des guides qui
cherchaient désespérément à meubler leurs explications pour susciter l'intérêt.
Le
tourisme est la ressource principale de Chypre. En moyenne 3,4 millions de
personnes affluent chaque année, surtout pour apprécier le confort des Hôtels
du littoral. Des oligarques russes, des émirs saoudiens ou qataris, entre
autres, ont investi massivement dans cette aventure, faisant exploser les prix
de l'immobilier dans ces zones de constructions.
Pour
le retour très matinal (à 3h), même confusion à l'aéroport qu'à l'aller. Il
nous a fallu des heures d'attente, debout, dues au manque d'organisation.
Mais
il nous faut souligner l'excellente entente entre les membres du foyer. Nous
avons passé de très bons moments au cours des repas, précédés de cocktails
variés, surtout le soir, aux veillées, où nous inventions des jeux qui
engendraient de fabuleux fous-rires. Cette bonne ambiance a resserré des liens
d'amitiés et elle a approfondi nos relations.
Il
faut dire que l'écume des vagues qui a engendré Aphrodite, la déesse de
l'Amour, (et de l'amitié)
n’étaient
qu'à 200 m de l'Hôtel.
Paul
BOISSET